Le Docteur Delaunay

par Monsieur Didier Béoutis - Président de l'Académie du Maine

Le docteur Paul Delaunay, président de Sciences & Arts (1927-1957),

le dernier des « grands généralistes »

(conférence, 14 janvier 2022)

Dans une conférence illustrée de diapositives, Didier Béoutis évoque la vie et les états de services du docteur Paul Delaunay (1878-1958), qui présida notre Compagnie de 1927 à 1957. Né à Mayenne, fils du greffier du Tribunal civil, passé par le collège Stanislas et la faculté de médecine de Paris, reçu docteur en 1905, Paul Delaunay s’installa au Mans l’année suivante, et y exerça jusqu’à sa mort, en cabinet privé et, pendant vingt ans, à l’hôpital, en qualité de cvhef du service de médecine générale. Parallèlement à ses activités professionnelles, Paul Delaunay, marié, père de trois filles, pourvu d’une vaste culture classique et s’étant constitué une impressionnante bibliothèque, effectua, pendant plus de cinquante ans, de nombreuses recherches et publia plus d’une centaine d’ouvrages et de notices sur la médecine, l’histoire de la médecine, les sciences naturelles, l’histoire des sciences naturelles, l’histoire régionale, ainsi que, notamment, ses souvenirs de médecin-major durant la Grande Guerre, et son « journal » pendant l’Occupation allemande. Ses deux grands ouvrages, qui font encore autorité, dans le domaine de la géologie et du naturalisme, sont Le Sol sarthois et Études sur les Coëvrons. Lorsque le musée municipal fut installé dans l’hôtel de Tessé, en 1927, c’est lui qui fut chargé de classer les collections d’histoire naturelle et de rédiger le catalogue, un travail qu’il acheva en 1933.

Membre actif de plusieurs sociétés savantes nationales (Société d’histoire de la médecine , qu’il présida; Société d’histoire de la pharmacie), participant à des congrès internationaux, Paul Delaunay s’est aussi investi dans les sociétés savantes locales, principalement, succédant à Ambroise Gentil, à Sciences & Arts, qu’il présida de 1927 à 1957. Pendant trente ans, entouré d’une équipe de fidèles collaborateurs (André Bouton, Fernand Letessier, André Pioger, François Dornic…), il assura, avec une grande régularité, s’intéressant à tous les sujets, les séances mensuelles et la publication des Mémoires annuels.

Dans la tradition des Humanistes du XVIème siècle, Paul Delaunay restait attaché à la figure de « l’honnête homme », possédant une vaste culture générale, pouvant passer d’un sujet à l’autre, persuadé que l’un enrichissait l’autre. Il redoutait les effets de l’inévitable « spécialisation à outrance » des programmes universitaires qui, selon lui, ne pouvait produire que des « garçons de laboratoire ». Par sa puissance de travail, l’éclectisme des sujets abordés, l’originalité de sa réflexion, son dévouement à notre Compagnie, associés à une très grande urbanité, celui que l’on peut appeler « le dernier des grands généralistes » aura été un très grand président de Sciences & Arts.

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